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Histoire Géographie, Géopolitique du Monde Contemporain
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17 mai 2018

Khôlle de recherche en Géopolitique : travail de M O. SALAH EDDINE

Khôlle d’actualité: Affaire Sergeï Skripal 

L’affaire débute le 4 mars 2018, jour où Sergeï Skripal est retrouvé inconscient sur un banc à Salisbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Skripal et sa fille Youlia, qui l’avait rejoint à Salisbury, sont immédiatement hospitalisés. Les autorités britanniques sont aussitôt alertées, car Skripal n’est pas n’importe qui. Il s’agit d’un ancien colonel du service de renseignement de l’armée russe. Arrêté par les Russes en 2004 et accusé de « haute trahison », il avait reconnu avoir fourni l’identité de dizaines d’agents de Moscou opérant en Europe. La trahison lui a rapporté 100 000 dollars. Condamné à treize ans de camp, il est échangé en 2010 avec trois agents contre dix espions russes interceptés par les États-Unis. Il rallie alors l’Angleterre où il vit depuis.

Avant l'empoisonnement présumé  de l'ex-espion Sergeï Skripal, qui se trouve dans un état critique, plusieurs personnalités russes sont décédées dans des circonstances suspectes ces dernières années au Royaume-Uni. Pour plusieurs pays, notamment en Europe, ceci incrimine directement la Russie. Peut ont dès lors nous demander si cette affaire n’est pas un nouvel épisode de la série des tensions qui marquent les relations euro-russe ?

L’empoisonnement de l’ex-espion russe et de sa fille à Salisbury contredit les initiatives prises par la Russie pour assurer le succès de la Coupe du monde qu’elle abritera en juin 2018. La séquence n’était pas du tout à la dégradation des relations entre la Russie et l’Europe mais plutôt, après des années où l’administration présidentielle russe a essayé d’entasser des succès au détriment des Européens, de rétablir une coopération plus fluide, l’objectif étant évidemment la levée des sanctions. La Russie a besoin des financements et des technologies européennes. La Russie donne le change avec ses hydrocarbures et ses minerais ainsi que dans le domaine militaire avec ses exportations d’armes, mais c’est un géant au pied d’argile. Les initiatives prises sur la Syrie fin janvier à Sotchi et les rapprochements en vue du bon déroulement de la Coupe du monde sont complètement interrompus par cette nouvelle dégradation des relations. Deux interprétations sont possibles. L’administration présidentielle russe pourrait avoir eu peur des chiffres d’abstention qu’elle voit arriver pour l’élection présidentielle du dimanche 18 mars. Le discours martial du 1er mars sur les armes nucléaires et cette opération clandestine viseraient à galvaniser l’opinion intérieure en réactivant le clivage Russie-Occident. C’est possible mais on n’en voit pas trop l’intérêt puisque la victoire de Vladimir Poutine est assurée au premier tour, grâce à une popularité réelle et très organisée. Au soir de sa réélection, le président russe aurait plutôt besoin de recevoir les félicitations de la communauté internationale pour pouvoir pousser ses initiatives en faveur d’un règlement du conflit en Syrie et faire apparaître la Russie comme le grand arbitre du Moyen-Orient. Autre hypothèse, cette affaire serait un raté ou le reflet de différentes tendances à l’intérieur de l’appareil de sécurité russe, l’une étant favorable à l’apaisement, l’autre à la polarisation et à la radicalisation des relations avec l’Europe.

La réponse n'est pas tranchée, car il n'existe plus de séparation marquée entre l'Est et l'Ouest. La Russie poursuit sa stratégie d'influence dans les nouvelles zones de conflit. Le rapprochement économique et politique avec la Chine de ces dernières années fait partie de cette stratégie. Il est donc difficile de parler d'une division Est-Ouest du monde. La situation est plus complexe. Dans l'affaire Skripal, l'économie joue un rôle important. Après tout, 55 pour cent des exportations russes sont destinées à l'UE. Moscou ne peut pas se permettre de couper les liens avec son principal partenaire économique. L'UE de son côté dépend des approvisionnements énergétiques russes

Les Relations Euro-Russe : Entre tensions et détentes

Au lendemain du double élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN)  et de l’Union européenne, le partenariat entre celle-ci et la Russie est plus que jamais à la croisée des chemins. Instable mais naturel, il souffre aujourd’hui de la déception accumulée depuis plusieurs années, comme de difficultés pratiques. Il souffre également du caractère ambivalent et galvaudé de la notion de partenariat. Plus qu’une simple coopération et moins qu’une intégration effective, le partenariat exprime la volonté commune d’instaurer un dialogue de « fort à fort », mais peine à dissiper un lourd malentendu sur les valeurs et les intérêts censés le fonder et l’alimenter. Cette tension entre les valeurs et les intérêts s’explique par la profonde différence de nature et d’objectif entre les deux parties. Convaincue de son bon droit et de ses valeurs, l’Union considère la Russie comme une terre de mission, non sans une certaine condescendance. Encombrée des reliefs de sa surpuissance et fixée sur ses intérêts immédiats, la Russie réduit volontiers l’Union Européenne à sa dimension économique non sans un certain mépris. Aussi, le double élargissement a provoqué une prise de conscience : la nouvelle proximité spatiale de l’Union européenne et de la Russie risque de provoquer des frictions, elles-mêmes ravivées par les écarts de développement et les divergences conceptuelles. Les deux parties ne conçoivent pas le partenariat de la même manière, à tel point qu’elles semblent l’avoir utilisé davantage comme un outil de neutralisation que de rapprochement.

Finalement, l’Union européenne et ses États membres, sans s’être suffisamment penchés sur les conséquences géopolitiques de l’élargissement, se sont retrouvés aux portes de la Russie. Les élargissements successifs de l’Otan se sont faits au détriment de la perception de sécurité des Russes qui s’opposent à ce qu’un alliance qui lui a été hostile pendant toute la guerre froide puisse venir s’installer à ses frontières, voire sur des territoires ayant appartenu à la Russie. Cette extension continue de L’UE et de l’Otan a été suivie d’un coup d’arrêt à l’occidentalisation de la Russie avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000. Depuis les relations entre l’UE et la Russie n’ont cessé de se dégrader et se sont aggravées avec la guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008, puis l’annexion de la Crimée et la crise ukrainienne à partir de 2014. Cette évolution de la perception des menaces s’explique moins par la confiance née du partenariat que par les bouleversements de son environnement stratégique. Malgré de probables frictions, le déplacement de son centre de gravité rend la coopération impérative. Pour l’Union européenne, l’enjeu est désormais d’assurer son rôle d’acteur central sur le continent européen, au-delà de la carte commerciale et réglementaire. Pour la Russie, l’enjeu est de choisir la voie de la modernisation, et donc de l’ouverture au-delà de la carte militaire et énergétique. Dans ce contexte s’inscrit la volonté de la Russie d’assurer les conditions de réussite de la coupe du Monde 2018 qui constitue un évenement sportif planétaire. On peut ainsi comprendre les efforts déployés par la Russie pour gérer les tensions causées par l’Affaire Skripal surtout en Europe dirigée par la coalition Macron, Merkel, May, chose qui parait difficile avec la nouvelle crise causée par les frappes aériennes menées par les Etats-Unis, avec la France et le Royaume-Uni, visant plusieurs cibles syriennes dans la nuit de vendredi à samedi 13 avril 2018, en réponse à l'attaque chimique présumée menée par le régime de Bachar Al-Assad à Douma

Ainsi, à la veille de la coupe du monde la Russie cherche à s’imposer et à regagner le prestige qu’elle avait durant les années soviétiques. En effet, dans son discours du 1 mars 2018, le président Poutine a clairement statué que la Russie va plus se tourner vers la défense qu’autre chose. D’une autre part, ne peut-on pas dire qu’avec le Brexit au Royaume-Uni, la paralysie politique en Italie, l’affaiblissement de Merkel en Allemagne et les difficultés que rencontre Macron en France, l’Europe n’est plus en position de force vis-à-vis d’une Russie dirigée d’une main de fer par Poutine et qui ne cesse de se développer ?

-Salah-Eddine Ouallou

Bibliographie

- https://www.eurotopics.net/fr/196116/moscou-a-t-elle-commandite-l-empoisonnement-de-skripal 

- http://www.standartnews.com/balgariya-obshtestvo/zapadat_zagarbi_brekzit_zaradi_shpionskiya_skandal-369391.html 

- https://www.lesechos.fr/12/06/2015/LesEchos/21957-034-ECH_la-russie-ou-la-limite-de-la-puissance.html 

-  How do Russians View Cooperation with Europe ? de A.Andreyev

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