Catastrophe de la baie de Minamata
De 1932 à 1966, une usine pétrochimique de la compagnie Shin Nippon Chisso rejeta des métaux lourds, en particulier du mercure, dans la baie de Minamata, au Japon.
Les symptômes de la maladie de Minamata
Décrite pour la première fois en 1949, la maladie de Minamata qui touchait essentiellement les pêcheurs se traduit par des symptômes neurologiques, sensoriels et moteurs :
- réduction du champ visuel ;
- altération de l'audition ;
- troubles de la sensibilité ;
- altération de la parole ;
- perte de coordination des membres (ataxie) ;
- convulsions et tremblements ;
- troubles mentaux légers, notamment chez les enfants nés de mères contaminées.
Une expérimentation sur les chats du village de Minamata, premiers organismes à avoir manifesté la maladie, révèle un empoisonnement au méthylmercure (CH3-Hg+), une forme organométallique du mercure.
Ce méthylmercure provient des rejets de l'usine Chisso, qui l'utilisait comme catalyseur. Or ce mercure organique est lipophile et facilement absorbé et accumulé par les poissons et les mollusques. La bioaccumulation de cet élément dans la chair des poissons a alors provoqué l'intoxication au mercure de la population locale de pêcheurs (et des chats).
Bilan de la catastrophe
La compréhension et la reconnaissance progressive de ce mécanisme a amené à l'interdiction de l'exploitation des ressources marines de la baie et à la fermeture du site entre 1966 et 1968. La baie de Minamata a ensuite subi une dépollution partielle et l'entreprise fut condamnée par la justice tandis que l'État japonais indemnisait une partie de la population.
Officiellement, 13.000 personnes, dont 900 sont décédées, ont été victimes des 400 tonnes de mercure déversées dans la baie entre 1932 et 1966.