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Histoire Géographie, Géopolitique du Monde Contemporain
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7 avril 2018

Colle de recherche: Exemple d'un travail rendu par un étudiant

 Bonjour,

Ci-joint un exemplaire d'un travail de recherche rendu par un étudiant. vous devez suivre la même méthodologie pour vos futures préstations.

rappelons que la soutenance des travaux de recherche en actualité commencera le 18 Avril 2018

 

Fiche d’actualité – Le Brexit

Question d’actualité

23 juin 2016 : Le Brexit et l’impossible retour de la frontière

 

 

L’événement :

> La dyadeUlster/ Eire sera-t-elle le noeud gordien du Brexit ?

1 Couple de deux sujets, de deux éléments en interaction

Le référendum britannique du 23 juin 2016 sur sa sortie de l’Union européenne a conduit à la procédure de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (activation de l’article 50 du traité de Lisbonne) enclenché le 29 mars 2017.

L’ouverture des négociations entre Le Royaume-Uni et l’Union européenne achoppe sur un triple désaccord préalable :

- celui du sort des ressortissants européens vivant outre-manche ;

- celui du montant de la dette britannique dans le financement budget et des programmes de l’Union européenne ;

- et enfin celui de du sort de la seule frontière terrestre (hormis celle de Gibraltar avec l’Espagne) entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, la dyade entre l’Ulster et l’Eire.

Si sur les deux premiers sujets, un compromis entre les partis en présence est envisageable, la question de la recréation d’une frontière terrestre entre les deux Irlandes apparait comme beaucoup plus problématique.

Le contexte historique et géopolitique

1. Une frontière récente, conflictuelle et contestée

a) Irlande du Nord (Ulster) : 1,8 millions d’habitants avec 40 % de catholiques (républicains ou nationalistes) et 44 % de protestants (loyalistes ou Unionistes). 360 km de frontières avec l’Eire ou République d’Irlande (4,6 million d’habitants).

b) La frontière entre la République d’Irlande et l’Ulster est née du traité de Londres en 1921 : l’Irlande du Sud devient un dominion, alors que l’Irlande du Nord demeure sous souveraineté britannique complète. Frontière officialisée lors de la proclamation de la République d’Irlande (Eire) en 1949.

c) La guerre civile en Ulster, dans la Seconde moitié du XXe siècle (3 500 morts) entre Républicains (ou nationalistes, des catholiques voulant le rattachement à l’Eire) et les Loyalistes (ou unionistes), des protestants voulant le maintien dans le Royaume-Uni.

2. L’effacement progressif de la frontière

- Accord de 1923 (suite au traité de Londres de 1921) sur la libre circulation entre l’Irlande et la Grande Bretagne, en créant la zone commune de voyage (Common Travel Area).

- Liberté de circulation entre l’Eire et l’Ulster par les effets de l’intégration européenne suite à l’élargissement de 1973 (entrée conjointe du Royaume-Uni et de l’Eire au sein de l’UE), puis la création du marché unique en 1992.

- Accords de paix dits « accords du Vendredi Saint » de 1998 mettant fin à la guerre civile en Irlande du Nord par la création d’un gouvernement de coalition (Sinn Fein/ Unionistes). À partir de 1998, disparition de la frontière (sauf pour la monnaie, l’Eire ayant adopté l’Euro, le Royaume-Uni demeurant hors Euroland). Frontière devenue invisible que traversent quotidiennement 30 000 travailleurs frontaliers.

Lors du referendum du 23 juin 2016 sur le Brexit, 55,8% des électeurs de l’Irlande du Nord votent remain maintien dans l’UE, surtout dans les comtés catholiques ou nationalistes frontaliers de l’Eire ; le leave, retrait de l’UE, l’emporte dans les comtés à majorité protestante, unioniste.

Analyse de la question d’actualité

1. Un imbroglio juridique, géopolitique et économique

L’impact du Brexit conduirait à créer la frontière extérieure de l’UE en Irlande, donc à réimplanter des barrières douanières (taxes sur les flux de produits, permis de travail pour les flux de main d’oeuvre, et contrôle des changes) entre les deux Irlande : risque pour l’équilibre, la paix et la prospérité de l’île ?

Est-ce une remise en cause de l’accord de 1923 sur la libre circulation entre l’Irlande et le Royaume-Uni ?

Quid du statut des personnes nées en Irlande du Nord, qui selon les accords de paix de 1998, ont choisi d’avoir la nationalité de l’Eire, ou la double nationalité : deviendront-ils en Ulster des ressortissants européens étrangers au sein du Royaume-Uni ou perdront-ils leur citoyenneté irlandaise européenne de l’UE dans un pays redevenu non membre de l’UE ?

Quel est le risque de crise économique de l’Eire dont le Royaume-Uni est le premier partenaire commercial (16% des exportations de l’Eire et 17% des importations). L’Eire est le 5e marché à l’exportation du Royaume-Uni, supérieur à ceux des marchés chinois et indiens réunis.

2. Enjeux et absence de solutions ?

- Le statuquo est intenable car si le Royaume-Uni rétablit ses frontières en quittant l’UE, il ne peut laisser ouverte la frontière Eire/ Ulster au risque d’en faire la porte de tous les trafics entre l’UE et le Royaume-Uni.

- La réimplantation de la frontière entre les deux Irlandes compromettrait un acquis fondamental de la paix de 1998 (en ranimant ou ravivant les projets des républicains de réunification irlandaise, d’autant que les nord irlandais ont voté majoritairement contre le Brexit) et l’équilibre économique de l’île.

- Laisser libre la frontière entre les deux Irlandes en contrôlant les mouvements entre l’ensemble de l’île et la Grande Bretagne contreviendrait à l’accord de 1923 sur la libre circulation et signerait de fait le rattachement de l’Ulster à L’Eire, inenvisageable pour les Unionistes : « aucune frontière ne doit exister au sein du Royaume-Uni » (Arlène Foster, 1er ministre Unioniste de l’Irlande du Nord).

La situation se complique encore avec Les élections législatives du 08 juin 2017 au Royaume-Uni : la Première ministre, Theresa May, est contrainte pour continuer de gouverner à une alliance avec les 10 députés du parti Unionistes Nord Irlandais (DUP), élus qui siègent à Westminster, remettant en cause le principe de neutralité du gouvernement britannique dans les affaires nord-irlandaises, en vigueur depuis l’accord de 1998. Alors que Mme May souhaite un rétablissement des frontières avec l’UE, le DUP souhaite comme le Sinn Fein (parti des nationalistes catholiques irlandais) que la frontière reste ouverte entre Dublin et Belfast.

Sauf à imaginer l’ensemble de l’Irlande du Nord comme une marche à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE, La dyade Ulster/ Eire pourrait dès lors soit contraindre le Royaume-Uni, pour conserver son unité, à renoncer à sortir de l’Union douanière, à contrario du vote majoritaire britannique sur le Brexit, soit à envisager la réunification de l’Irlande, alors que le vote unioniste demeure encore légèrement dominant en Ulster.

Liens avec les concours ESC

 Les frontières en Europe

 Les frontières de l’Europe

 Régionalisme politiques et nationalismes en Europe

 L’anti-européisme et son impact dans la construction européenne

Pour compléter :

Pauline Schnapper, « Le référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne et ses conséquences », Hérodote. 1er trimestre 2017. N°164, Menaces sur l’ Europe, p.65 à p.77

Christophe Gillissen, « L’Irlande et le Brexit : un avenir incertain », dans Questions internationales, n°85-86. Mai-août 2017, p.136 à p.141

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